Le Journal de Saint-Denis (30 mai 2016 / Benoît Lagarrigue)
Les Correspondances romantiques concoctées par Clément Mao-Takacs ont fait passer un souffle de plaisir contagieux grâce à une suite de textes et de musiques s’imbriquant de la meilleure des manières. (…) Les lectures dites par Julie Depardieu et Charles Berling, les musiques jouées par le Secession Orchestra dirigé par ce jeune chef toujours plus inventif ont montré que le romantisme pouvait être bien autre chose que larmoyant ou grandiloquent. Il ne s’agissait pas d’une simple alternance de textes et de musiques mais bien d’une dramaturgie construite (…) avec, en point d’orgue, la sublime Valse de Ravel, fougueusement et brillamment dirigée par un Clément Mao-Takacs au sommet de son art.
RADIO CLASSIQUE
Le Journal du Classique (25 mai 2016 / Laure Mézan)
FRANCE-MUSIQUE
La Matinale (24 mai 2016 / Vincent Josse & Nicolas Laffite)
Le Journal de Saint-Denis (25 mai 2016 / propos recueillis par Benoît Lagarrigue)
La Lettre du Musicien (mai 2016 / propos recueillis par Marcel Weiss)
Classica (mai 2016 / propos recueillis par Elsa Fottorino)
La Terrasse (avril 2016)
Diapason (juin 2015)
La Revue du Spectacle (22 avril 2015)
Les Échos (20 avril 2015)
Clément Mao-Takacs a délivré une « Symphonie n°1 » de Mahler de haute-volée. Il a su, dès les premières mesures, installer un climat de mystère propre à capter l’attention du public. Le jeune chef conduit la narration avec une impressionnante maîtrise des tensions et des détentes et il dose savamment les couleurs instrumentales…
OUEST-FRANCE (19 AVRIL 2015)
Un triomphe : véritable tsunami musical, du jamais-vu !
Les Échos (17 avril 2015)
Un jeune chef d’une singulière audace, qui défend les répertoires rares d’hier et d’aujourd’hui, et conçoit toujours d’intelligents programmes…
OUEST-FRANCE (16 AVRIL 2015)
Un chef d’orchestre-né, précoce…
Le coin du discophile curieux (novembre 2014)
(…) Tous les interprètes de ce disque à la prise de son parfaite (félicitations à Frédéric Briant !), unissent leur grâce enjouée et leur virtuosité pour nous régaler d’un pétillement de facéties – mais contrôlé par un équilibre savant – de la première à la dernière plage (vous noterez une couverture du disque assortie à ce dessein facétieux).
(…) Les autres pièces maîtresses sont assurément le Capriccio et le Concerto pour violoncelle et vents, dirigées avec une fougue rebondissante par Clément Mao-Takacs. Tout au plus reprochera-t-on au chef et à ses musiciens d’attaquer un peu brutalement le Capriccio, l’électrisante alacrité de son introduction ne devant pas contraindre la fraîcheur, comme souplement improvisée, du déroulement a piacere de « cette page [qui] obéit simplement à ma fantaisie du moment » (écrivait Jacques Ibert) ; mais c’est une bien mince (et très passagère) réserve, et mieux vaut un rien d’excès dans l’élan juvénile qu’un encroûtement qui serait fatal à cette musique vive et pimpante. La précision et le savoureux travail sur les phrasés que le chef déploie avec ses musiciens garantissent aux partitions abordées un esprit saillant ; on les retrouve associés à la fin du disque pour une suite de concert de la même veine piquante, issue d’une musique de scène destinée à une pièce de Charles Vildrac : Le Jardinier de Samos (on vous recommande la parodie « dans un style de fugue d’école » du quatrième morceau !).
(…) Au fait, pourquoi n’invite-t-on guère Clément Mao-Takacs, un des plus sûrs et des plus complets talents de la jeune génération, au pupitre de nos grandes phalanges parisiennes ? On n’y aime guère, il est vrai, les virtuoses français de la direction d’orchestre – snobisme haïssable – mais en cherchant bien du côté des origines hongroises du jeune artiste, on devrait trouver un prétexte qui pare d’un vernis exotique cette ʺintrusionʺ (sans cela inconcevââââble !) sur les podiums nationaux ! C’était juste une remarque à verser au dossier de l’imbécillité des décideurs qui contraint les meilleurs chefs français à faire carrière hors des frontières hexagonales (ce qui, au demeurant, est très bien pour eux et pour leurs auditeurs internationaux), et les jeunes talents à se débrouiller en animant leurs propres ensembles – forcément limités par l’effectif et les moyens – afin de prouver ce qu’ils savent faire (ainsi du très performant Secession Orchestra, fondé par Clément Mao-Takacs, qui recourt à certains instrumentistes présents ici au sein de l’Ensemble Initium).
lire l’intégralité de l’article de Sylviane Falcinelli sur : Le Coin du discophile curieux
Forum-Opéra (17 NOVEMBRE 2014)
« Heureuse coïncidence du calendrier, il y a un an jour pour jour, un 14 novembre, cette version de chambre de La Passion de Simone de Kaija Saariaho était créée à Bratislava en Slovaquie. Autant dire que pour cette coréalisation entre le Centre Lyrique d’Auvergne et la Comédie de Clermont-Scène Nationale*, Clément Mao-Takacs maîtrisait au superlatif son sujet à la tête de l’ensemble instrumental Secession Orchestra. »
lire l’intégralité de l’article de Roland Duclos sur : FORUM OPERA
Le Midi-Libre (21 juillet 2014)
« Omo Bello et Clément Mao – Takacs ont proposé au public de Sylvanès, samedi 19 juillet, un programme composé intelligemment à travers le Bel Canto Italien.
(…) Clément Mao-Takacs au piano, était au service de la voix de sa partenaire. Des morceaux pour piano seul ont laissé éclater le jeu fin, léger et la culture musicale de celui qui est aussi chef d’orchestre. Il avait choisi de mettre en valeur des pièces de compositeurs italiens plus connus pour leurs airs d’opéra, avec In Sogno d’A.Catalani et Notturno de Respighi. Selon Clément Mao-Takacs, dans l’esprit du Bel Canto mais aussi en « contraste » avec les morceaux « très sucrés et délicats » du programme, ces morceaux exprimaient un chant perceptible puis peu à peu « englouti » dans l’obscurité grandissante du début du XXe siècle avec Il Raggio verde de M.Castel-Nuovo Tedesco.
Le public conquis a fait revenir trois fois les musiciens, qui ont interprété le célèbre « O mio babbino caro » de G.Puccini. Les talentueux artistes joueront ce même programme lors de leur tournée dans les plus grandes salles d’Europe à la saison prochaine. »
Reportage France 3 Aquitaine (4 juillet 2014)
« (…) les notes prennent leur envol, magnifiées par le jeu généreux de Clément Mao – Takacs au piano » (commentaire de la journaliste) »
« la soprano est très en harmonie avec le pianiste : c’est vraiment des moments très très forts » (témoignage d’une spectatrice) »
Échos Facebook Nohant Festival Chopin (29 juin 2014)
« En communion totale avec Omo Bello, Clément Mao Takacs nous a fait apprécier son immense talent de musicien et de pianiste, la fluidité de son jeu, la délicatesse de son toucher et son art du son dans un accompagnement attentionné qui a permis l’expression et la mise en valeur parfaite de sa partenaire. Avec intelligence, brio et humour, il a animé ce récital par ses explications et par ses ponctuations en soliste avec lesquelles il nous a illustré le bel canto au piano en nous jouant (sans mièvrerie et sans affèterie, respectant l’esprit de rébellion puis la résignation du lied originel) le Sonnet 104 de Pétrarque de Liszt et en nous faisant découvrir des pièces inconnues d’Alfredo Catalani (auteur de l’opéra « la Wally » rendu célèbre par son aria « Ebben? no andro lontana… » chanté par la Callas), de Respighi et de Mario-Castel-Nuovo Tedesco (Il Raggio Verde).
Applaudissements chaleureux et nourris du public subjugué (…) : à quand ce récital en CD? C’est la question qui est venue sur toutes les lèvres à la fin de ce programme original, intelligemment construit et magnifiquement réussi!
VOSGES TÉLÉVISION : Magazine « Tête de l’Art » (17 mai 2014) présenté par Sophie Sap, et consacré au chef d’orchestre Clément Mao – Takacs.
La Revue du Spectacle . fr (2 juin 2014)
« Dans le transept gigantesque de la vénérable basilique ou dans l’impériale Légion d’Honneur, un concert n’a jamais tout à fait le même goût qu’ailleurs et réserve toujours des sensations fortes. La nouvelle édition du Festival de Saint-Denis ne fera pas exception puisqu’elle met à l’affiche monuments de la musique et artistes de valeurs, astres rayonnants et étoiles montantes.
Le concert donné en avant-première frappait déjà fort le 27 mai avec la création française de « La Passion de Simone », un opéra de la compositrice Kaija Saariaho sur un livret d’Amin Maalouf. Une Passion moderne consacrée à la vie et à l’œuvre de la philosophe Simone Weil conduite de main de maître par la baguette du jeune chef Clément Mao-Takacs et son Secession Orchestra. »
Retrouvez l’intégralité de cet article de Christine Ducq sur La Revue du Spectacle
Libération (26 mai 2014)
« Dans l’écrin de timbres ciselé par le chef Clément Mao-Takacs et son Secession Orchestra, l’aigu cristallin de Karen Vourc’h fait mouche. (…) Tout aussi rigoureuse et économe est la mise en scène d’Aleksi Barrière, formé à la philosophie et cofondateur, avec le chef Clément Mao – Takacs, de la compagnie La Chambre aux échos, dont cette Passion de Simone est le quatrième spectacle. (…) En quittant le théâtre municipal P.O. Hviezdoslav de Bratislava, on apprend que Mao – Takacs est également corniste, clarinettiste, percussionniste, pianiste, compositeur et achève deux doctorats, en littérature comparée et en arts du spectacle. (…) On comprend mieux pourquoi l’on est sorti galvanisé et étrangement léger de cette Passion de Simone. »
LCI : Chronique Culture de Christophe Combarieu (25 mai 2014)
France Musique, Émission RADIO « PLAISIRS d’AMOUR » présentée par Frédéric Lodéon Omo Bello, soprano + Clément Mao – Takacs, piano (16 décembre 2013)
Interview par Paul Anderson (octobre 2013)
Paul Anderson — Pourquoi ce choix du mot « Sécession » ?
Clément Mao – Takacs — Cette « sécession » peut s’entendre aussi bien comme la désignation de cette incroyable énergie artistique du début du 20ème siècle, qui forme la colonne vertébrale du répertoire de l’orchestre et se prolonge jusqu’à nos jours, que comme une rupture avec les codes et pratiques en vigueur dans le monde musical classique. La figure exemplaire et tutélaire de Mahler plane bien entendu sur cette volonté de repenser les us et coutume du monde musical classique, pour réinsérer l’éthique au cœur de notre art. Les musiciens classiques vivent dans un microcosme, avec ses rites, ses formatages, ses traditions, qu’il est bon de remettre périodiquement en question. D’autre part, le « marché » de la musique classique et contemporaine a connu ces dernières années des dérives inacceptables pour qui a conscience de la situation du monde actuel, et il appartient à notre génération de se montrer responsable et altruiste, en posant la notion de « partage » au centre de notre action.
Paul Anderson — Comment se traduit dans votre action cette « modernité » à laquelle tu sembles attacher une grande importance ?
Clément Mao – Takacs — Cela passe par plusieurs axes. J’évoquais la nécessité de repenser le rituel du concert ; de la même façon, travailler autour de programmes-concepts d’une cohérence irréprochable, permettant de développer à partir d’une idée unique de multiples ramifications est pour nous un moyen d’éduquer, de réunir, d’apprivoiser un public très diversifié. Et puis, je me suis toujours insurgé contre la « Musique Kleenex » telle que la moquait déjà Maurice Fleuret il y a cinquante ans. Pour s’opposer à des créations éphémères, nous avons choisi un engagement en profondeur auprès des compositeurs avec lesquels nous collaborons, qui puisse déboucher sur la prise en compte de leurs œuvres comme un répertoire à part entière, susceptible de revenir saison après saison, pour être mieux entendu, écouté, perçu par le public. Cette démarche d’appropriation par le public et d’itération des œuvres est essentielle pour instaurer un nouveau rapport de réception des créations dans la société contemporaine.
Paul Anderson — Tu ne diriges pas uniquement SECESSION ORCHESTRA ; qu’est ce qui constitue la particularité de ton rapport à cet ensemble ?
Clément Mao – Takacs — Tu sais, les musiciens et particulièrement les chefs d’orchestre ont un côté « savant fou » tenté par les expérience dangereuses ! SECESSION ORCHESTRA était l’occasion de mettre en pratique un certain nombre de théories, d’idées, afin de vérifier leur validité. Aujourd’hui, au niveau professionnel, il est très rare d’avoir le temps d’approfondir une œuvre, de pouvoir fouiller une interprétation de façon absolue – et je crois que la majorité des interprètes le déplore. Pour autant, les quelques personnes qui auraient le pouvoir de s’insurger contre cet état de choses ne le font pas ! Il est donc nécessaire de créer des structures différentes comme SECESSION ORCHESTRA, ne serait-ce que pour prouver qu’on peut travailler autrement. Et en tant que directeur artistique et musical, je peux mettre en œuvre une vision globale de l’action culturelle. J’ai la chance d’avoir choisi et d’être entouré de musiciens excellents qui ont le même goût de l’effort commun, qui ont immédiatement adhéré à ce refus de la négligence, qui ont le désir de présenter un travail abouti ; et ils savent que ma propre exigence n’est là que pour tirer le meilleur de chacun d’entre eux. La plus jolie chose, c’est que, dès le départ, je voulais que SECESSION ORCHESTRA soit d’abord une formation ultra-professionnelle, pas un ensemble de « copains ». Du coup il y a entre nous tous un respect profond et beaucoup de joie à œuvrer ensemble, avec une bonne dose d’humour, et une amitié qui s’est installée naturellement.
Paul Anderson — Vous jouez beaucoup avec d’autres artistes, des musiciens, mais aussi des comédiens, des danseurs, des metteurs en scène… Pourquoi cette volonté de collaborations artistiques ?
Clément Mao – Takacs — Multiplier les collaborations permet d’exercer la ductilité de l’orchestre, de s’ouvrir à d’autres univers. Je crois par exemple qu’il est très important pour un orchestre – comme pour un chef ! – d’être capable de jouer le répertoire symphonique et le répertoire lyrique : chacun réclame des qualités particulières, et pouvoir passer de l’un à l’autre nous donne une grande souplesse. Et puis, l’une des richesses de ce métier, ce sont les rencontres humaines et artistiques, et c’est extrêmement vivifiant de partager la vision d’un metteur en scène sur un opéra, d’accompagner un soliste, de dialoguer avec un récitant…
Paul Anderson — On a le sentiment que SECESSION ORCHESTRA entre en scène d’une certaine façon, s’habille d’une certaine façon, se comporte d’une certaine façon : tu fais attention à l’image de votre groupe ?
Clément Mao – Takacs — Nous vivons dans une société de l’image, saturée par l’image, où l’image – celle que vous dégagez comme celle que vous recevez – est un signal fort. Paradoxalement, le défilement des images est si rapide qu’il faut aussi créer des éléments visuels identitaires, des repères, tout en restant capable d’évoluer. Les codes de la musique classique existent, sont repérables : on peut les casser, les arrondir, les contourner, les inverser ou les réinventer pour les faire évoluer. Je n’ai aucun doute sur la nécessité de cette évolution aujourd’hui – à moins de vouloir devenir une pièce de musée ! Nous avons donc notre propre rituel, du look jusqu’à la façon de s’accorder, qui fait partie de notre façon de penser et de vivre la musique – en aucun cas artificiellement mais au contraire, organiquement !
Paul Anderson — Qu’est-ce qui fait le petit « plus » des concerts de SECESSION ORCHESTRA selon toi ?
Clément Mao – Takacs — Je ne sais pas s’il y a un « plus » ! Mais c’est vrai que nous avons la chance de vivre des expériences incroyablement riches avec nos différents publics. Je crois qu’il y a deux choses importantes. La première c’est que nous avons essayé de centrer nos concerts sur une relative économie de moyens, un dépouillement, pour amener le public à une concentration, à une réception des œuvres la plus totale possible. Nous essayons vraiment d’être les interprètes d’un texte, mais pas de nous servir du texte pour briller : simplement, humblement, de le faire entendre le mieux possible. L’autre aspect découle directement de cela : le désir de faire du concert un lieu d’enrichissement mutuel entre le public et les musiciens, d’un échange didactique (découvrir, réactiver, ressentir) en renouant un lien social et humain. Pour moi, et particulièrement dans les concerts que je dirige avec SECESSION ORCHESTRA, le public est un ensemble d’hommes, de femmes, d’enfants, qui nous font un don : ils nous accordent, une, deux, trois heures de leur vie. Ce « temps de vie », de leur vie, c’est un temps qu’ils ne consacrent pas à autre chose que nous écouter, et je trouve que c’est une décision énorme, riche de conséquences, un cadeau très précieux. Il faut donc être digne de ce présent, et leur offrir en retour le meilleur de nous-mêmes : alors, il se passe quelque chose, les gens le sentent, une communion s’installe entre nous, et nous décollons ensemble…
Telepaese (Nutiziale du 23 août 2013 / Rencontres Musicales de Calenzana / Concert Wagner + Brigitte Fossey + Secession Orchestra)
Concertonet.com (juin 2013)
(…) Les talents du chef d’orchestre, pianiste et compositeur Clément Mao-Takacs, diplômé en littérature comparée, avaient déjà permis un regard privilégié sur l’oeuvre pianistique de Karol Szymanowski en relation avec les personnages littéraires et mythiques de son inspiration, dans la précédente livraison de Tempus Perfectum. Cette fois, il propose un parallèle tout à fait fascinant entre l’amour courtois et le paradigme de l’amour de loin en liaison avec l’opéra du même titre de Kaija Saariaho. (…) En tant que directeur du onzième numéro, Mao-Takacs mène avec adresse les entretiens généreusement accordés par Esa-Pekka Salonen, Ernest Martínez-Izquierdo et Susanna Mälkki, par Anssi Karttunen, violoncelliste et ami, et par Kaija Saariaho elle-même, qui balaie les clichés entourant sa musique, tel celui du « feu sous la glace ». Les idées relevant de l’importance de la nature, de la lumière et de la poésie sont retenues et affinées, cependant, la compositrice y ajoutant ses convictions autour de l’interpénétration des sens et son souci permanent d’« écrire une musique qui unisse le cœur et l’esprit ». Les trois chefs d’orchestre s’expriment tout à fait différemment, mais les lignes directrices qu’ils dégagent de l’œuvre de Saariaho se rencontrent étroitement. Ils en observent la vocalité intrinsèque, le raffinement textural et instrumental, le naturel du flux ajoutés à une syntaxe qui lui est propre, un langage qui l’identifie et l’unicité de la forme de chaque œuvre qui « sans être consensuelle, […] sait susciter l’envie et la curiosité [du public] » (Martínez-Izquierdo).
Retrouvez l’intégralité de cet article sur ConcertoNet.com.
Concertonet.com (janvier 2013)
Grâce à l’envergure de la thématique annoncée, le dixième numéro de la revue Tempus Perfectum réunit deux compositeurs diamétralement opposés en apparence. (…)
Le chef d’orchestre et pianiste Clément Mao-Takacs et le musicologue Bruno Moysan donnent d’abord un aperçu de la vie et de l’œuvre de Szymanowski et d’Elgar respectivement, avant de cristalliser leurs observations autour d’une seule œuvre. (…)
En tant que pianiste, Clément Mao-Takacs connaît Métopes(1915) de manière intime. Pour son étude, il allie ce triptyque de poèmes pour piano à deux triptyques contemporains, Mythes (1915) pour violon et piano etMasques pour piano de 1916. Les trois recueils sont de la période médiane du compositeur, dite «impressionniste», où, sous une lointaine influence syncrétique de Scriabine et de Debussy, un Orient sensuel se mêle à l’Occident dans une sublimation de lumières et de fragrances méditerranéennes. L’étude de Mao-Takacs éclaire le style et les techniques pianistiques de Szymanowski, et définit la structure et l’esthétique de l’œuvre. Il cherche à expliquer les raisons de l’inspiration mythique et littéraire du compositeur et de ses choix précis, et à élucider le sens et la portée des termes employés aussi bien au niveau des titres que des nombreuses indications inscrites sur la partition, l’ensemble des références impliquées d’une richesse indéniable. Sa prose sensible et claire prête vie à la musique de Szymanowski: en lisant l’une, on entend l’autre.
Retrouvez l’intégralité de l’article sur ConcertoNet.com.
La Nouvelle République (samedi 1er septembre 2012)
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Blog de la Musicologue Sylviane Falcinelli (avril 2012)
SYLVIANE FALCINELLI (AVRIL 2012)
Forum Opera (4 avril 2012) – Concert du 25 mars 2012, Paris
Lancement du recueil des Commémorations Nationales 2012
Concert du 4 janvier 2012 au Ministère de la Culture, Paris
Brigitte Fossey en récitante, je suis très heureux d’accueillir le jeune et talentueux chef d’orchestre Clément Mao-Takacs pour un concert en forme d’épilogue de l’Année Liszt et de prologue avec des compositeurs commémorés en 2012. Sa présence ce soir et celle des musiciens qu’il dirige témoigne de ce lien nécessaire, qui est au coeur des politiques de mon ministère, entre le patrimoine et la création, entre le répertoire et l’innovation, en d’autres termes entre ce que nous recevons et ce qu’il nous revient de léguer et de transmettre ».
Ouest-France (18 octobre 2011) – Concert du 15 octobre 2011, Pont-Aven
Le Bonbon (mai 2009) – Interview
Le Courrier des Yvelines (mercredi 4 février 2009)
Le Républicain, hebdomadaire de l’Essonne (jeudi 27 novembre 2008)
Ouest-France (mardi 20 mai 2008)
Ouest-France (mardi 22 mai 2007)
Il Corriere di Siena (1er août 2005)
Les Nouvelles (Numéro 10, Février-Mars 2002)
Françoise Pichon-Mamère : Vous avez 21 ans, et déjà un début de carrière plus que prometteur derrière vous ; quand on est chef d’orchestre à votre âge, est-ce un don ou l’expression d’un goût du pouvoir ?
Clément Mao – Takacs : Il y a sûrement une prédisposition, quelque chose d’inné, une volonté d’aller vers les autres, et je doute qu’une personne trop introvertie puisse devenir chef d’orchestre. Cependant ce n’est pas un simple métier du paraître : c’est avant tout un travail sur des paramètres techniques extrêmement précis, s’appuyant sur des gestes et des signes codifiés que tous les professionnels comprennent dans le monde entier. Il y a donc une envie de communiquer, voire de communier ; d’ailleurs, le chef d’orchestre n’a pas forcément besoin de parler pour obtenir ce qu’il désire des musiciens : la direction d’orchestre, à un certain niveau, peut devenir un « métalangage » qui se passe de mots.
Quant au goût du pouvoir, s’il existe, il s’agit d’un pouvoir mesuré et uniquement artistique qui passe nécessairement par le respect d’autrui et même des règles de savoir-vivre : un chef d’orchestre n’est pas un chef militaire évoluant dans un régime autoritaire et abusant d’un pouvoir ! Mon travail est de faire jouer des instruments ensemble au service de l’œuvre interprétée, et – dans le meilleur des cas – pour la joie du public comme des musiciens, et non de satisfaire une quelconque vanité ou un besoin de régenter. L’autorité d’un chef doit être naturelle et doublée par la maîtrise de son art : il s’agit avant toute chose de donner à un groupe un élan, proposer une interprétation et provoquer une communion entre l’orchestre et le public… ce qui est déjà beaucoup !
FPM : On considère parfois que la musique classique est réservée à une élite…
CMT : Il s’agirait d’abord de définir de quel public nous parlons : or il a beaucoup changé ces cinquante, ces cent dernières années : croyez-vous que le public du Sacre du Printemps soit le même que celui qui vient aujourd’hui écouter une création contemporaine ? Le Sacre est un « classique » que l’on vient de nos jours écouter religieusement « avec tout le confort moderne » et dont la sauvagerie nous échappe un peu (bien que la musique possède toujours cette puissance, cette énergie et cette force telluriques qui vous entrainent irrésistiblement). Mais personne ne crie plus au scandale lors d’une première, et l’on en vient même à se demander s’il y a encore des passionnés… A-t-on réellement tout mis en œuvre pour faire en sorte que la musique classique ne reste pas une bizarrerie réservée à une élite ? Y-a-t-il réellement plus de jeunes dans les salles ? A ces questions, s’ajoute le fait qu’il y a maintenant des publics « spécialisés » qui ne se consacrent qu’à tel ou tel genre de musique – pourquoi pas, après tout, mais quel dommage au regard du nombre de merveilles que chaque époque recèle…
Il est possible que beaucoup de gens aient peur de la musique classique, sans parler de la musique contemporaine, surtout lorsqu’ils ne savent pas ce qu’elle est. On entend souvent dire qu’ils considèrent que « ce n’est pas pour eux » : mais pour qui est-ce, alors ? Nous nous sommes peut-être trompés sur la façon de transmettre ; nous nous sommes peut-être coupés et enfermés dans une certaine autarcie ; le public d’autrefois, snob peut-être, mais très au fait, a quasiment disparu ; les mélomanes qui allaient en famille au concert également. La population d’aujourd’hui a eu accès à la musique classique par le disque, par internet, par la musique de film ou de publicité, mais rarement par le concert ou la soirée d’opéra, qui ne font plus partie des habitudes.
C’est pourquoi nous avons aujourd’hui une véritable mission : à la fois changer les mentalités, faire prendre conscience qu’un concert classique est un élément de la vie de tous les jours, accessible à tous les individus quels que soient leur origine, leur culture ou leur statut social ; et d’un autre côté, faire en sorte que le concert soit un moment de rencontre particulier, une prise de contact, un échange générant des débats, des expressions diverses.
On le voit à la sortie des concerts : les gens ont besoin de dire ce qu’ils ont ressenti, de faire partager leurs émotions ; chacun emporte quelque chose qui le touche. C’est d’autant plus important que nous vivons dans une société très individualiste, où le risque est de se replier sur soi-même. Or la musique, l’art apportent toujours une ouverture, un mouvement qui vous oblige à abandonner – fut-ce durant le seul moment du concert – ce que vous croyez savoir et votre pré carré : vivre de tels instants est nécessaire, pas simplement accessoire, et nous, musiciens, devons œuvrer pour que toutes et tous, dès le plus jeune âge, prennent goût à ce pan de notre culture.
FPM : Vous-même avez sans doute bénéficié très jeune d’un environnement favorable à votre expression musicale…
CMT : J’ai eu la chance d’être élevé par des parents très mélomanes et cultivés mais non musiciens et qui n’ont jamais bridé le désir de connaissances que nous pouvions avoir, mon frère et moi ; cela m’a donné une certaine liberté dans la façon d’aborder la culture au sens large, et notamment la musique : mes premiers souvenirs musicaux englobent aussi bien Mozart et Berlioz (nous possédions plusieurs versions des Nuits d’été, et l’on se livrait volontiers à des études comparatistes) que les Pink Floyd, Françoise Hardy ou Roxy Music, sans hiérarchie : dès lors il était naturel de tout mettre sur le même plan, et de laisser libre cours à la curiosité et à une certaine boulimie culturelle qui ne m’a toujours pas quittée et qui me pose encore problème, car il y a finalement assez peu d’œuvres et de domaines artistiques qui ne m’intéressent pas !
La discothèque de mon père était extrêmement variée ; je me souviens ainsi d’un disque de bruits de la nature (la pochette était d’un vert sombre si je ne m’abuse, avec l’écriture en blanc) où l’on entendait des chants d’oiseaux qui me fascinaient ; quelques années plus tard, je les ai retrouvés, chez Janequin puis chez Ravel et Messiaen : j’étais en pays connu. Et puis il y a les rencontres : telle personne vous entraîne dans l’univers de la musique française ou russe, ou encore dans l’exploration de la musique de chambre… Et je dois même à mon frère, durant ses années d’adolescence, un panorama assez complet du rock, du hard-rock et du métal !
J’ai aussi écouté très tôt de la musique du 20ème siècle : Debussy, Strawinsky, l’Ecole de Vienne, Boulez… En un sens, j’ai découvert le répertoire à l’envers, du présent vers le passé, et cela a été un mouvement extrêmement vivifiant, parce que les liens et connexions d’une œuvre à l’autre, d’un créateur à l’autre m’apparaissaient très clairement, en même temps que la spécificité de chacun et son originalité ; car ce qui me frappait, c’était que telle combinaison sonore, telle orchestration de Berg soient déjà présentes chez Mozart ou Haydn – la présence d’éléments novateurs chez les maîtres anciens ; peut-être n’y aurais-je pas été aussi sensible en suivant la chronologique classique. Je dois dire que j’ai toujours été encouragé dans ces découvertes par des professeurs bienveillants et très ouverts – je pense à Narcis Bonnet, Billy Eidi, Denis Pascal, Janos Komives et Alain Louvier – qui comprirent mon besoin de butiner ces diverses formes d’expression musicale, tout en m’aiguillant vers les œuvres qui sont nécessaires à la construction technique et intellectuelle d’un musicien.